Le contexte socio-économique actuel, très dégradé, est un terreau fertile pour celles et ceux qui se nourrissent du désespoir.
L’extrême droite, sous toutes ses formes et ses tendances, est à l’offensive. Nous devons nous y opposer avec force et conviction !
Ce qui s’est passé à Callac et Saint-Brévin en est une très bonne démonstration. Nous pouvons d’ailleurs nous réjouir, dans le cas de Saint-Brévin, que la mobilisation conjointe d’organisations syndicales, associations et mouvements de jeunesse, réuni·es dans un esprit de résistance antifasciste et de valeurs humanistes ait permis de mener une opposition significative aux tentatives d’intimidation et aux pressions de l’extrême droite.
Celle qui tente de se constituer une respectabilité, une légitimité parce qu’elle répondrait aux « attentes des Français·es »; comme le RN qui s’institutionnalise en entrant en force à l’Assemblée nationale et plus récemment au Sénat; comme Reconquête largement portée par les médias d’extrême droite qui alimentent les fantasmes et les haines et servent de caisse d’écho à tous les discours racistes en instrumentalisant les faits divers tragiques; ou comme une partie de la droite qui court après l’électorat en récupérant les idées les plus réactionnaires; cette extrême droite en costume cravate jette de l’huile sur le feu et sous-traite les violences racistes.
Certains groupuscules se revendiquant ouvertement du nazisme et du fascisme, du royalisme ou du catholicisme intégriste, en sont les bras armés servant à exécuter les sales besognes comme à Romans sur Isère et dans de nombreuses villes en France.
Il ne se passe quasiment plus une journée sans que les relents nauséabonds du racisme le plus dur ne viennent polluer l’actualité.
La dernière offensive est un appel à manifester dans un grand nombre de villes françaises au mot d’ordre délirant et paranoïaque de « Stop au massacre des Français » !
Nantes fait partie des villes concernées par cet appel et, contrairement à d’autres, la préfecture n’a pas encore interdit cette manifestation.
Il est hors de question que nous laissions un mouvement d’extrême droite organiser un rassemblement fasciste sur notre territoire, quasiment au pied du monument qui rend hommage aux 50 camarades assassinés par les Nazis pour avoir combattu leurs idées !
Réapproprions-nous notre histoire du mouvement ouvrier et du combat antifasciste et empêchons ce rassemblement qui n’est qu’une insulte à notre histoire !
L’unité du combat antifasciste, hier comme aujourd’hui, est notre force !
RENDEZ-VOUS TOUTES ET TOUS MERCREDI 13 DECEMBRE 2023 À 18H30 DEVANT LA PREFECTURE POUR MONTRER QUE NOUS NOUS OPPOSONS FERMEMENT AU RACISME ET AU FASCISME !
Monsieur le Préfet de Loire-Atlantique,
Vous avez décidé le lundi 11 décembre 2023 d’interdire « sur la commune de Nantes, de 17h30 à minuit », deux rassemblements prévus le mercredi 13 décembre. L’un est à l’initiative de groupuscules fascistes, racistes, antisémites, l’autre à l’initiative de VISA 44 (collectif d’organisations syndicales regroupant CGT, CNT, FSU, SAF, Solidaires) et d’associations.
Le deuxième rassemblement était clairement une réponse large, unitaire, antifasciste et antiraciste à la présence de groupuscules qui remettent en cause le principe même de démocratie.
En les interdisant, vous mettez sur le même plan les deux rassemblements.
Nous tenons à vous rappeler que VISA lutte contre le fascisme depuis sa création et que notre appel du mercredi 13 décembre avait pour objectif de dénoncer l’idéologie nauséabonde et haineuse et les pratiques de ces groupuscules d’extrême droite. Ces derniers sont responsables de ratonnades, comme récemment à Romans-sur-Isère, d’incidents violents récurrents comme à St-Brevin lors de l’installation du CADA… Nous n’oublions pas que ce sont des militants d’extrême droite qui ont tué Clément Méric en 2013, Federico Martín Aramburú en 2022 et, à l’échelle locale, violemment tabassé deux jeunes à Nantes le 8 mai 2017. De par leurs discours, leurs pratiques, leurs références historiques, ces groupes revendiquent comme des actes légitimes la haine et la violence contre les personnes, notamment immigrées, minorités de genre et militant·es antifascistes. Le danger pour la société est donc bien de leur côté.
VISA s’oppose à l’extrême droite protéiforme qui se sent pousser des ailes en cette période de crise sociale, aidée par les politiques antisociales et de relégations du gouvernement. Notre responsabilité syndicale est d’informer les travailleuses et les travailleurs sur les dangers de l’extrême droite au pouvoir dans quelques collectivités territoriales, qui influence même jusqu’au sommet de l’État, comme on le voit sur le projet de loi immigration qui reprend certaines propositions du RN. Mais notre responsabilité est aussi de nous opposer à toutes velléités d’implantation fasciste qui font peser des risques énormes sur la société dans son ensemble, de lutter syndicalement et dans l’unité la plus large contre toute forme de discrimination et pour l’égalité des droits.
Le fascisme se construit sur la frustration et la haine, l’antifascisme se construit sur le partage et la paix.
Soyez assuré, Monsieur le Préfet de Loire-Atlantique, de notre attachement à la démocratie et à ses principes.