AESH en lumières, association qui « a pour but de soutenir les principaux acteurs de l’école inclusive » a publié le 25 janvier une photographie sur son compte facebook de deux personnes de l’association avec la députée et vice-présidente du RN Hélène Laporte. Le lendemain, l’association le justifie dans un nouveau post sans remettre en question cette pratique.
Ne souhaitant pas rentrer dans « le jeu de la politique politicienne » l’association AESH en lumières banalise cependant le RN et leurs idées. Elle les traite comme n’importe quel groupe, soi-disant le plus important de l’assemblée comme l’affirme l’association sur son post facebook du 26 janvier 2025. En illustration de ce post, un diagramme de l’assemblée suite aux élections qui démontrait d’ailleurs le contraire (RN et alliés : 143 / Majorité présidentielle : 166 / NFP : 184).
Cette posture n’est absolument pas dénuée de sens politique. Affirmer sans raison l’importance du RN et considérer qu’on ne peut traiter ses problématiques sans ce groupe, c’est légitimer leurs idées et leur programme dangereux. Pourtant, les personnels de l’Éducation nationale n’ont rien à attendre de ce parti aux origines fascistes.
1er fait marquant : dans son programme politique de 2022 et 2024 les termes inclusions et AESH ne sont pas mentionnés. Dans la profession de foi aux élections législatives anticipées de 2024, l’école n’apparaissait même pas. Quelles marques d’écoute et de bienveillance !
La gestion des élèves « perturbateurs » est-elle aussi bien éloignée des principes d’inclusion. Plutôt que de proposer le renforcement des missions des AESH ou l’accompagnement des familles, le RN propose plutôt la suppression des allocations familiales ou des centres éducatifs fermés sans possibilités de revenir dans le milieu ordinaire. L’objectif à terme ? Le même que celui visé par la fin du collège unique et la création de filières spécifiques dès la sixième : s’assurer de l’employabilité future de ces jeunes. Jordan Bardella l’affirme même devant le Medef. Avec le FN/RN, oublions tout le rôle émancipatoire de l’école dont la fonction des AESH est primordiale auprès des élèves à besoins éducatifs particulières.
Et pour les élèves en Réseau d’Éducation prioritaire (REP), les élèves dont l’État reconnaît le plus leurs besoins ? Le projet du RN est de rayer la majeure partie de ces écoles du réseau en le resserrant au seul REP+. Alors que dans les Côtes-d’Armor plusieurs écoles s’alarment de ne pas en faire partie, le RN au pouvoir nous assurerait de ne plus en avoir aucune. Les moyens supplémentaires alloués à ce réseau seraient donc perdus pour ces écoles. Et pour les REP+, le RN ne porte aucune ambition en leur proposant uniquement la possibilité d’« adapter les programmes, augmenter les horaires des disciplines fondamentales ». L’accès à une culture commune ou à des savoirs pluridisciplinaires permettant la formation de citoyen·nes libres et éclairé·es sont évidemment oubliés par le FN/RN.
Enfin, loin de l’autorité renouvelée que le FN/RN porte haut pour les enseignant·es, loin de ces affirmations de garantir la liberté pédagogique, le RN prévoit la « labellisation des manuels » par l’État, un « renforcement de l’exigence de neutralité des enseignant·es » et « l’accroissement du pouvoir de contrôle des corps d’inspection ».
VISA 22 dénonce la banalisation de l’extrême droite et de ses idées et rappelle l’importance de s’en éloigner pour la réussite de tous nos combats dans le champ de de l’éducation comme dans tous les autres champs politiques.
Pour rappeler les dangers de l’extrême droite contre l’éducation, les droits des femmes et des personnes LGBTQI+, VISA 22 organise un stage à destination de l’ensemble des professionnel·les de l’éducation nationale du département les 3 et 4 avril à Saint-Brieuc.