Samedi 15 juin, une semaine après les élections européennes et l’annonce d’une dissolution de l’Assemblée nationale, une première mobilisation de masse avait lieu dans toute la France, et pas dans les seules grandes villes. On pouvait en effet recenser jusqu’à 180 lieux d’appels à manifestations, d’autres villes ayant fait le choix de se mobiliser plus tôt, d’autres encore appelant à le faire dimanche 16 juin. Ce qui fait environ 250 appels intersyndicaux au total, avec les politiques et le monde associatif. Plus de 640.000 personnes ont manifesté dans tout le pays contre l’extrême droite samedi et dimanche derniers.
C’est ensemble que nous devons lutter, c’est ensemble que nous gagnerons !
• Augmenter les salaires et les pensions ;
• Revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance chômage ;
• Défendre nos services publics et en garantir l’accès à toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire. Notre école, notre recherche, notre système de santé, de prise en charge de la dépendance, notre système de justice sont asphyxiés et ont besoin d’investissements massifs ;
• Mettre fin à la verticalité du pouvoir en commençant par restaurer la démocratie sociale à tous les niveaux : entreprises, branches, territoires et interprofessionnel ;
• Mettre en place des mesures de justice fiscale et notamment taxer les super profits, dividendes et rachat d’actions ;
• Instaurer enfin l’égalité salariale et éradiquer les violences sexistes et sexuelles ;
• Instaurer le droit à la régularisation pour tous les travailleurs et travailleuses étranger·es sur la base d’un certificat de travail ; • Relocaliser et transformer notre industrie pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux en la protégeant du dumping social, fiscal et environnemental ;
• Créer de nouveaux droits pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’anticiper les transformations environnementales et de sécuriser leur emploi.
« Pétain express »
Nous avons assisté cette semaine à l’explosion du parti LR et à une recomposition de l’extrême droite. Nous avons vu le ralliement d’Éric Ciotti, président de LR, au FN/RN, entraînant le parti dans une profonde fracture interne.
Du côté de Reconquête, Eric Zemmour exclut Marion Maréchal Le Pen, Nicolas Bay et Guillaume Peltier, perdant d’un coup 3 de ses 5 nouveaux et nouvelles euro député·es élu·es 4 jours plus tôt ! Les médias Bolloré, les chaînes CNews, C8 ou Europe 1, ont pourtant tout fait, tout au long de la semaine, pour favoriser cette « union des droites ». Cyril Hanouna jouant simultanément, entre 2 blagues, l’entremetteur entre Ciotti, Reconquête et le RN, en fustigeant violemment une « union de la gauche ». Tout ceci donne l’impression de regarder « Pétain express » ou Game of Thrones.
Pendant ce temps, de graves questions traversent le monde du travail, notamment la fonction publique avec une sérieuse interrogation sur le devenir de nos services publics après le 7 juillet en cas de cohabitation entre Macron et le FN/RN.
L’extrême droite, c’est la violence.
Les nervis de la droite radicale sont de sortie… Agressions multiples, racistes, homophobes, etc., intimidations de cortèges, par exemple à Nancy suivie d’une altercation où ils trouvent protection derrière la police. Les groupes radicaux multiplient les actions et ce phénomène risque de s’accentuer au fur et à mesure que nous nous rapprocherons du vote.
Nous ne pouvons qu’alerter sur ce sujet nos militantes et militants, nos VISA locaux car nos mobilisations redeviennent des cibles et il y a des réflexes à reprendre dans nos organisations syndicales. L’histoire nous démontre qu’à chaque prise de pouvoir l’extrême droite s’en prend au mouvement syndical qui a toujours été une de ses cibles principales.
N ‘oublions pas que leurs avancées ne sont faites que de nos reculs.
« Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent », Lucie Aubrac