Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, tient à apporter son soutien à Thomas Lemahieu, grand reporter au pôle Enquêtes de L’Humanité et à l’ensemble de l’équipe du journal. Par ses révélations, notre confrère a largement contribué à mettre au jour le projet politique Périclès (Patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux, européens, souverainistes) nourri par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin pour
assurer la victoire idéologique et politique d’une alliance entre l’extrême droite et la droite libérale conservatrice en France.
Jusqu’ici ce dernier s’en prenait à L’Humanité, un temps menacé de poursuites pour violation du secret des affaires, mais sans suite.
L’affaire a pris un tour (trop) personnel cet été. Le milliardaire a en effet constitué en Belgique une société dans laquelle il a placé l’essentiel de sa fortune en la nommant… Lemahieu holding.
Si tant est que l’on puisse croire à une pure coïncidence, le doute a été levé lorsque Pierre-Edouard Stérin a personnellement envoyé un mail sur son adresse professionnelle à Thomas Lemahieu – alors qu’il refuse depuis l’origine de lui répondre directement – pour l’informer de cette création en lui écrivant « Je suis certain que vous apprécierez en retour le nom que j’ai donné à ma holding de
tête ».
Peut-être le milliardaire trouve-t-il piquant d’imaginer des articles dans L’Humanité concernant Lemahieu holding signés… Thomas Lemahieu.
Mais pointer ainsi nommément un journaliste parce qu’il effectue un travail d’intérêt général, en faire publiquement une affaire personnelle, c’est très sérieux. Faut-il y voir une forme d’intimidation ? Une manière de signifier qu’il tenait notre confrère à l’oeil pour ses écrits ? Un signal pour la fachosphère cyberharceleuse ?
Le SNJ, qui se tient résolument au côté de notre confrère et camarade (Thomas Lemahieu est délégué syndical SNJ à L’Humanité), a décidé d’effectuer un signalement auprès de l’Observatoire français des atteintes à la liberté de la presse (Ofalp) et de la plateforme européenne Media freedom rapid response (MFRR).
Paris le 11 septembre 2025
