Nous lançons cet appel le 15 juillet dans un monde de plus en plus chaotique et incertain, où on ne sait pas de quoi demain sera fait, traversé par des crises écologiques, sociales, économiques, des guerres et par une large offensive du masculinisme et du sexisme. Les femmes paient le plus lourd tribut des conflits armés.Elles sont 80 % des personnes déplacées par les catastrophes et les changements climatiques. Elles forment la grande majorité des pauvres, précaires et des bas salaires.
Les femmes sont victimes de plusieurs systèmes d’oppression qui, sans se confondre, se conjuguent : le capitalisme, le patriarcat et, pour nombre d’entre elles, le racisme.Tous les pays sont concernés, à l’image des situations décrites dans plusieurs parties du monde.
En Afghanistan, la politique d’enfermement des femmes s’aggrave continuellement. Cloîtrées chez elles,elles ne doivent plus pouvoir y être aperçues. Privées du droit à l’éducation, à la santé, à l’emploi, interdites de parole ou de chant en public, elles vivent un véritable apartheid sexuel
À Gaza, Palestiniennes et Palestiniens meurent sous les bombes du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou, qui poursuit son escalade génocidaire : plan de déportation des Gazaoui·es, blocus de l’aide humanitaire et médicale, famine généralisée, dans le silence coupable des soutiens au gouvernement israélien et avec l’aide de Trump. Là encore, les femmes et les enfants paient le prix fort.
En Ukraine, les femmes font vivre leur famille dans un pays sous les bombes ou en situation d’exil. Elles participent dans l’armée à la résistance contre l’envahisseur russe, qui recourt systématiquement aux viols et à la torture. Elles luttent pour le retour des enfants enlevés par Moscou dans le but de les endoctriner.
En République du Congo aussi, le viol est une arme de guerre employée massivement contre les femmes et les enfants, dans une guerre interminable visant à contrôler les richesses minières de l’est du pays.
Au Soudan, la guerre qui fait rage depuis 2023 a provoqué des dizaines de milliers de morts et déplacé onze millions de personnes. Les femmes et les filles subissent viols, enlèvements, mariages forcés, esclavage sexuel et constituent la majorité des personnes tuées.
Alors qu’en Iran, les femmes portent l’espoir d’une révolution libératrice et continuent de défier le régime autoritaire et répressif des mollahs, le pays a subi des bombardements israéliens et états-uniens. Visant à anéantir la puissance nucléaire du pays, ce sont les infrastructures et les populations civiles qui sont également touchées ! Netanyahu et Trump piétinent le droit international. Nous condamnons cette ingérence inadmissible qui risque d’aboutir à une généralisation du conflit au Moyen Orient.
Les femmes kurdes continuent à lutter en Iran, Irak, Syrie, Turquie pour leurs droits, leur autonomie. La
révolution des femmes kurdes dans le nord – est de la Syrie inspire les femmes du monde entier.
En Tunisie, le nombre des femmes incarcérées n’a jamais été aussi élevé et l’Europe se tait car ce pays, comme la Turquie, est un de ceux utilisés comme barrière contre les mouvements migratoires. Dans de nombreux pays, l’extractivisme porté par le capitalisme fossile entraîne la dépossession de territoires, l’accaparement des terres, de l’eau, la destruction d’écosystèmes et le déplacement de populations. Les femmes des peuples autochtones subissent violences et féminicides. En Amérique latine notamment, de très
importants mouvements sociaux et autochtones se développent pour contester ce modèle économique prédateur. Les femmes sont en première ligne des mobilisations pour la protection des forêts et des écosystèmes naturels, pour la justice climatique et contre le patriarcat.
La montée des régimes populistes et d’extrême droite remet en cause le droit international et affaiblit les institutions démocratiques.
Les politiques profondément réactionnaires mises en oeuvre par Meloni en Italie, Milei en Argentine ou encore Trump aux États-Unis visent les femmes, les migrantes, les personnes LGBTQI+ et l’ensemble des minorités. Elles ont hélas des émules parmi les dirigeants conservateurs et d’extrême droite qui ont pris le pouvoir dans de nombreux pays ! En France des politiques sécuritaires et anti migrant·e.s, inspirées par l’extrême droite sont mises en oeuvre par le gouvernement.
Mais si les femmes sont les premières touchées, elles sont aussi les premières à se mobiliser. En résistant, elles font naître l’espoir d’un monde plus juste, plus solidaire, un monde de paix. Notre force réside dans les multiples résonances qui existent entre les luttes féministes dans le monde entier.
Nous sommes solidaires de toutes les femmes et filles privées de liberté, soumises à des bombardements intensifs, victimes de viols.
Nous sommes solidaires de toutes les femmes qui, obligées de quitter leur pays, subissent, sur le dur chemin de l’exil, violences, viols et, pour un grand nombre d’entre elles, traite et prostitution.
Nous sommes solidaires de toutes les femmes, chassées de leurs terres par un modèle productiviste et des multinationales qui polluent sols et sources d’eau. Nous sommes solidaires de toutes les femmes qui se dressent contre tous les régimes autoritaires,
réactionnaires, théocratiques, fascistes, racistes et contre tous les intégrismes religieux.
Attenter à la vie des femmes, menacer l’intégrité de leur corps, attaquer leurs droits, les humilier, est un danger pour l’avenir du monde. Tout pas en avant dans un pays est une avancée démocratique et un point d’appui pour les femmes du monde entier.
Alors, le 11 octobre, marchons ensemble pour l’application du droit international, notamment le droit humanitaire et les résolutions “Femmes, paix et sécurité”.
Marchons ensemble pour la liberté, la sororité, l’égalité et la solidarité internationale.
Marchons ensemble pour la conquête et l’effectivité des droits des femmes sur l’ensemble de la planète !
Femmes, vie, liberté
Premières signatures : Action Citoyenne pour le Développement Intégré (ACDI), ActionAid France, APEL-Egalité, Assemblée de Citoyens Argentins en France (ACAF), ASSOCIATION
LAETICIA, Attac France, CGT, Collectif 8 mars (Bruxelles), Collectif National pour les Droits des Femmes, Comité pour le respect des droits de l’homme et des libertés en Tunisie
(CRLDHT), Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (CRID), France Amérique Latine – FAL,
Genre et altermondialisme, Federation des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Feminist Workshop (Ukraine), Femmes Solidaires, Ligue des Femmes Iraniennes pour
la Démocratie (LFID), Maison des Femmes de Paris, Maison des FemmesThérèse Clerc, Marche Mondiale des Femmes France, Marche Mondiale des Femmes 13 PACA, Mouvement de
la Paix, Mouvement des femmes kurdes en France -TJK-F, Nous Toutes 82, OLYMPE, Osez le Féminisme, Organisation de Solidarite Trans (OST), Réseau Féministe « Ruptures », UNEF le
syndicat étudiant , Union des femmes Socialistes (SKB), Union Syndicale Solidaires, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes, Women Without Violence International Foundation
(WWVIF )
En soutien : L’Après (Association pour une République écologique et sociale), Ensemble !, NPA-L’Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Union Communiste
Libertaire.