L’intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT, SNJ du groupe a obtenu
le retrait de la participation de Bayard à l’ESJ Paris et la non-venue d’Alban du Rostu, l’ex bras droit du milliardaire catholique (ultra) conservateur Pierre-Edouard Stérin. Il était pressenti au poste de directeur de la stratégie et du développement du groupe.
«Victoire sur toute la ligne! Bayard reste Bayard ». Tel est le titre du communiqué publié le 2 décembre par l’intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT, SNJ du groupe. Et d’énumérer la recette du succès: dé- brayage de centaines de salariés le 28 novembre, 2 640 signatures de lecteurs dans une pétition de soutien, 300 auteurs, autrices, illustrateurs, illustra- trices signataires de la tribune « Pour que l’extrême droite ne mette pas la main sur Bayard », un courrier des journalistes de La Croix au conseil de surveil- lance et bien évidemment des centaines de sou- tiens de professionnels du monde de la presse et de l’édition…
Nécessité d’indépendance
Peu avant, la direction de Bayard annonçait, dans un communiqué, que le groupe avait décidé de quitter le tour de table de l’ESJ Paris (lire ci-des- sous) en revendant sa participation et qu’Alban du Rostu, « conscient de la situation créée par sa nomi355
nation, a proposé de renoncer à son entrée dans le groupe ».
Cette nomination avait été confirmée par le nou- veau président du directoire de Bayard, François Morinière, à l’occasion d’un comité social et éco- nomique extraordinaire le 25 novembre. Jusqu’à l’été 2024, Alban du Rostu était le bras droit du milliardaire catholique (ultra) conservateur Pierre-Edouard Stérin, adepte — entre autres — de la théorie du grand remplacement. En écho, l’intersyndicale a rappelé les valeurs du groupe: humanisme, solidarité avec tous, ouverture vers l’autre, tolérance, dialogue. Avant de clamer, dans son communiqué : « Oui nous avons besoin d’un directeur de la stratégie et du développement, mais en harmonie avec ces valeurs ! »
Un épisode qui montre, s’il en était besoin, l’ur- gence de doter les équipes rédactionnelles d’une personnalité juridique leur permettant de faire valoir leur indépendance via un droit d’opposition collectif, une revendication du SNJ.