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Jordan Bardella : Fils à papa, apparatchik et milionnaire

30 mai 2024

Alors que le FN / RN mise tout sur sa tête de gondole Bardella pour les élections européennes, VISA revient sur le parcours de ce petit fils d’immigrés qui n’a jamais travaillé, hormis pour le FN / RN, en profitant bien du statut d’attaché parlementaire.

En effet, en 2019, Challenges révèle que Jordan Bardella a été assistant à mi-temps de l’eurodéputé Jean-François Jalkh lors de l’année 2015 (il avait 20ans) et qu’il a été identifié en 2017 par le Parlement européen comme pouvant faire partie des assistants liés à « un usage irrégulier de l’indemnité » d’assistance parlementaire.

Mais très clairement, sa « réussite » en politique tient beaucoup à son allégeance inconditionnelle à Jean-Marie et Marine Le Pen, à ses qualités de communicant sur les réseaux sociaux et à sa tête de premier de la classe mais aussi à ses relations avec plusieurs familles de dirigeants d’extrême droite.

Sur Wikipédia, on peut lire que Jordan Bardella est né le 13 septembre 1995 à Drancy, en Seine-Saint-Denis. Fils unique d’un patron de PME spécialisée dans les distributeurs automatiques de boissons, d’origine italienne, et d’une agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (ATSEM).

Il se vante d’avoir grandi chez sa mère dans une cité de sa ville natale, mais il passait tous les week-ends et les mercredis chez son père dans un quartier particulièrement favorisé de Montmorency, ville bourgeoise du Val d’Oise.

Sa grand-mère est la fille d’un Algérien arrivé de Kabylie pour travailler en France dans les années 30. Heureusement pour elle, le FN n’était pas aux commandes à cette époque, car elle n’aurait pas pu entrer ou rester en France… préférence nationale oblige.

Aujourd’hui, J. Bardella crache sans modération sur les personnes immigrées, oubliant sans vergogne ses propres origines étrangères. Le 18 janvier 2024, dans l’émission Complément d’enquête, trois anciens proches de Jordan Bardella affirment même qu’il tenait et utilisait, entre 2015 et 2017, un compte Twitter anonyme dénommé « RepNat du Gaito », sur lequel il tenait des propos racistes et homophobes, insultait des journalistes et glorifiait Jean-Marie Le Pen.

Le 15 mai sur France Inter, il va plus loin dans sa haine des personnes immigrées : « la réalité, c’est que les Français ont une inquiétude : disparaître au 21ème siècle. » D’après lui, les Françaises et les Français veulent donc que « la France reste la France. Ils veulent préserver leur langue, leur mode de vie et ils veulent préserver surtout leur tranquillité. » Il appelle même à « mettre en place une politique dissuasive de l’immigration. Il faut d’abord couper toutes les pompes aspirantes et les aides sociales qui sont versées aux étrangers ».

Dans la bouche d’un double petit fils d’immigrés, ça ne manque pas d’air, cela fait cruellement penser au proverbe « il tuerait père et mère pour avoir quelque chose ».

Côté antisémitisme, J. Bardella n’est pas en reste non plus. Le 5 novembre 2023, il déclare sur BFMTV ne pas croire que Jean-Marie Le Pen est antisémite. Pourtant, le fondateur du FN a été condamné à de nombreuses reprises par la justice à ce sujet, dont en 1990, pour sa minimisation du programme génocidaire porté avec les chambres à gaz par l’Allemagne nazie ; propos qu’il a maintenus en 2015.

Et côté amitié avec les groupuscules d’extrême droite, il n’y a pas photo car il publie en 2021 sur Facebook plusieurs contenus de soutien à Génération Identitaire, au moment de la dissolution de cette milice ultra violente.

Quels étranges et condamnables comportements pour un personnage prétendant occuper de hautes responsabilités dans les institutions françaises et européennes…

J. Bardella a fait ses études secondaires au lycée privé Jean-Baptiste-de-La-Salle, à Saint-Denis, car ces gens-là ne se mélangent pas avec le peuple. Après un baccalauréat économique et social (ES), il a commencé une licence de géographie à l’université Paris-Sorbonne tout en passant son temps à militer à l’UNI, (Union Nationale Interuniversitaire, association se déclarant de la « droite étudiante » selon son propre slogan et plutôt très proche de l’extrême droite). Il arrête rapidement ses études sans obtenir de diplôme, préférant se consacrer à la politique puisqu’il a déjà fait quelques rencontres opportunistes qui lui permettent de s’intégrer au clan Le Pen.

En effet, il entretient d’abord une relation avec la fille de Frédéric Chatillon (GUD). Et depuis 2020, il est en couple avec la fille de Marie-Caroline Le Pen, sœur aînée de Marine Le Pen, et de Philippe Olivier. Ainsi devenu un habitué de la propriété de Montretout, le château de la famille, il lui est fait grief d’être favorisé au sein du Rassemblement National en raison de sa proximité avec les Le Pen et leurs réseaux.

En 2012, à l’âge de 17 ans, J. Bardella adhère au Front National. Il indique avoir pris sa carte « pour Marine Le Pen plus que pour le Front national ». Il devient secrétaire départemental du FN de Seine-Saint-Denis en 2014, ce qui fait de lui le plus jeune responsable départemental du parti. Il se rapproche alors de F. Chatillon, via sa fille. Il est chargé en 2015 du sujet des banlieues pour le FN.

Le 12 mars 2018, Marine Le Pen le nomme directeur national du Front National de la Jeunesse (FNJ), qui deviendra ensuite Génération Nation (GN). Le 16 juin 2019, il est désigné deuxième vice-président du RN et intègre le bureau exécutif du parti. Lors du congrès de juillet 2021, il est nommé premier vice-président.

Enfin, lors du XVIIIe congrès du Rassemblement national, Jordan Bardella est élu président avec 84,8 % des 26 000 voix exprimées. Pour la première fois depuis la fondation du parti cinquante ans plus tôt, ce n’est pas un vrai Le Pen qui est élu à sa tête, mais Bardella fait partie de la famille et ne cesse de faire part de sa volonté de poursuivre dans la continuité de Marine Le Pen.

La direction clanique du parti n’est pas morte !

Par ailleurs, alors qu’il répétait à l’envi qu’il fallait « s’attaquer au chômage et non aux chômeurs », Bardella a affirmé le contraire le 4 février 2024 dans l’émission Dimanche en politique en se disant « parfaitement d’accord » avec le conditionnement du RSA à 15 heures « d’activité » proposé par Borne/Macron. Une façon de valider le recours au travail forcé et pour le FN/RN de considérer les pauvres comme des délinquants, comme le confirme leur refus commun et constant d’augmenter le SMIC. « Je pense qu’il faut des contreparties aux prestations sociales de ce type qui sont versées » a même précisé J. Bardella !

En tant que président du RN, la situation financière de Bardella est très confortable. Il est estimé que sa fortune s’élève à environ 2 millions de dollars, ce qui équivaut à peu près à 1,7 million d’euros (source : fortune-et-salaires.fr).

En conclusion, ne votez pas pour un parvenu xénophobe et raciste, pur produit de la banalisation de la fachosphère politique, qui n’a aucune expérience professionnelle réelle, dont la seule faculté est de répandre la haine sur les réseaux sociaux.

Pas une voix pour ce clone masculin de l’Italienne Méloni, pas une voix pour un raciste, pas une voix pour l’extrême droite !